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ERRANCE DE NATALIA

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18 mai 2008

Oser se lancer

C'est la toute première fois. Je suis là, intimidée devant ma feuille me demandant si vraiment j'ai des choses à dire. Pourtant ce blog je l'ai voulu.Qui sera derrière son écran pour lire ce que j'ai à dire. Car il est évident que ça s'adresse à quelqu'un, un ou une inconnu qui va devenir proche.J 'ai besoin de ce proche à qui je vais m'adresser et qui sans que je le connaisse va m'aider à extérioriser mes difficultés, mon mal être.Il faut commencer ou tu vas lasser ton lecteur. Tout s'embrouille dans ma tête et je cherche en vain un commencement. J'ai peur de sortir de moi, j'ai peur de m'accoucher.Pourtant j'ai un réel besoin de naître.

Je viens à l'instant de trouver mon début. Envie de naître, peur de naître. C'est dans cette contradiction que je me trouve et je n'arrive pas à choisir. C'est de cela que je voudrais parler.Ne plus avoir besoin de l'autre pour me nourrir, être capable de trouver ma nourriture par moi-même. Mais comment fait-on quand on ne nous a pas appris dès le plus jeune âge qu'on avait droit à une place et que cette place il fallait se l'approprier et la défendre. J'ai l'impression de ne savoir faire ni l'un ni l'autre.

Je me rends compte aujourd'hui que j'ai dépendu toute ma vie de quelqu'un. Pourtant on dit de moi que j'ai de l'assurance, un bon équilibre, que je sais écouter. J'ai eu à faire face tous ces derniers temps à de multiples déboires affectifs et j'ai été mise de façon traumatique face à ma propre personne et j'ai été horrifiée de découvrir quelqu'un que je ne connaissais pas et qui me faisait peur tant sa fragilité était grande.Jamais de ma vie je n'aurais imaginé une telle souffrance, une telle angoisse. Ainsi donc cette personne là c'était moi. Privée de souffle, sans ressource, pliée d'une douleur impossible à exprimer, une hémorragie de tout mon être, je partais en lambeaux. Pour stopper cette douleur je pensais à la mort.Quelque chose criait en moi, ce n'est pas possible, je suis dans un cauchemar, je vais me réveiller. Où était donc passée ma vie d'antan, certes avec les soucis de tout le monde, des hauts, des bas, mais tout de même une vie plutôt satisfaisante et en tout cas plus paisible sur le plan psychologique et affectif. Et d'un coup tout s'effondre et je suis confrontée à cette chose en moi qui me grignote du matin au soir et ne me laisse aucun répit. Au secours, au secours !

Pourquoi suis-je si désarmée? Pourquoi n'importe qui peut me plonger dans cette horreur ! Pourquoi l'autre a-t-il un tel pouvoir, une telle puissance pour que moi Natalia si belle, si joyeuse, aimant la vie, j'en arrive soudain du jour au lendemain à souhaiter la mort ? Où est passée mon indépendance ? Où est passée mon envie de vivre dans la liberté ? Plus rien que cette chose dégradante qui me ronge et me laisse plus démunie que jamais. Ma sécurité de base a complètement vacillé et je reste pétrifiée devant mon incapacité à vivre.Ainsi donc, je suis celle-là, cette petite chose totalement impuissante à la merci de l'autre, d'autres.Mon image s'est complètement dégradée, je ne sais plus qui je suis ni où je vais. Je suis la Chose qui se nourrit de moi, de mon effondrement, de ma totale désespérance.

Un psychiatre que j'ai consulté m'a demandé d'exprimer ma douleur. Il n'y a pas de mots pour dire cela ai-je répondu après un long moment. Aucun mot de peut convenir. C'est comme si vous demandiez à un enfant de 1 an de parler de sa souffrance. Il n'a pas les mots nécessaires et pourtant il souffre. Je suis dans le même état. Parlez-moi donc de vous à 1 an a t-il rétorqué. J'ai donc parlé de mon jeune frère né 15 mois après moi. J'ai dit combien je pleurais beaucoup à cette époque selon ma famille et qu'on disait qu'il fallait m'étouffer pour me faire taire.Dès qu'apparaissait un tiers dans la maison, je hurlais jusqu'à ce que le personne s'en aille. Je crois avoir beaucoup souffert d'avoir été détrôné par l'avorton qui lui se trouvait bien au chaud dans les bras de ma mère à lui têter le sein.Ainsi donc j'avais perdu ma place. Cela se passait ainsi dans la vie, du jour au lendemain, plus de place, enfermée dans un placard parce qu'on pleure trop fort et qu'on dérange. Je les voulais moi encore ces bras de la maman aimée. Comment ne voyait-elle pas mon désespoir, ma souffrance , comment pouvait-elle rire de mes larmes, de ma lente agonie ! Ô parents, vous qui avez des enfants, n'oubliez jamais que la souffrance d'un enfant vaut triplement la souffrance d'un adulte.

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